J’avais déjà 2 ans lorsque le président des Etats Unis d’Amérique, John Kennedy, me rendit visite. Il était accompagné de Willy Brandt, futur chancelier, ils ont même tenu un discours face à moi où Kennedy prononça cette phrase restée célèbre : « Ich Bin ein Berliner », par cette petite allusion, il a fait savoir au monde entier, et au pouvoir du bloc de l’Est que l’occident n’abandonnerait pas Berlin !
Durant mon existence relativement courte, un peu plus de 5500 personnes ont tenté d’une façon ou d’une autre de me franchir sans autorisation, 5075 ont réussi, et malheureusement 88 d’entre elles ont péri lors leurs tentatives.
1989 marque un tournant dans mon existence, énormément de citoyens de l’Est fuient vers l’Ouest en passant par la Tchécoslovaquie. Acculé par cette exode massif, le porte parole de la RDA, Günter Schabowski fait une déclaration étonnante qui va marquer à jamais ma disparition, dorénavant, les voyages vers l’Ouest ne seront plus soumis à un contrôle de la part des autorités.
Le soir de cette déclaration, le 09 novembre 1989, des milliers de citoyens se présentent aux postes frontières pour franchir la frontière. Cette nuit historique marque le début de ma disparition.
Entre fin 1989 et 1991, chaque nuit, 100 mètre de mon corps sont démantelés et acheminé vers un site situé à Teltow.
Malgré mes 28 ans d’existence, j’ai été, je suis et je resterai un symbole de honte ou de liberté, et je demeure une cicatrice profonde dans l’inconscient collectif.
Je suis sorti de terre durant une chaude nuit d’été après avoir pris naissance dans la tête d’hommes venus de l’est qui rêvaient d’imposer et de contrôler leur vision du monde au peuple.
Déjà en 1948, les communications en Berlin Ouest et le reste de la future RFA sont momentanément coupée, mais grâce au dévouement des forces américaines, anglaises et françaises, un pont aérien est mis en place et la vie des berlinois de l’ouest a pu continuer.
En 1958, nouveau coup de force du bloc de l’Est qui exige le retrait des troupes occidentales de Berlin sans succès.
C’est donc dans la nuit du 12 au 13 août 1961, que tout autour de moi ce sont activées pelleteuses, grues, hommes en armes, douaniers, ouvriers, …
Cette décision a été prise pour endiguer l’exode massif des habitants de l’Est vers l’Ouest. Je suis donc né, moi ce mur de l’honte, barrière anti fasciste comme m’appelait les responsables politique de l’Est, qui au moment de ma splendeur, mesurait 3,60 mètres de haut long de plus de 155 kilomètres ornés de 165 miradors et de 232 blockhaus, j’étais la frontière parfaite !
A l’aube de mon adolescence, en 1967, je ne ressemble plus à l’édifice de mes début, en plus de toutes les mesures de protections de l’époque, la RDA m’a affublée d’une zone infranchissable, un no man’s land, pouvant atteindre à certains endroits 1,5 kilomètres de large.
Malgré le coup de force de ma construction, il n’y a que peu de réaction à mon érection.
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