EN BREF :
Suite à l'analyse, nous avons pris comme parti de désacraliser l’East Side Gallery et de remettre la question de la mémoire du Mur au premier plan.
A l’aide des pans de murs mis en abîme à Teltow et que nous qualifierons de matière première, nous venons interroger la perception que laissent les traces du Mur à Berlin.
Sur le site de Teltow le principe est de laisser la nature reprendre ses droits sur l’aménagement de l’Homme.
En mettant un place un système de commensalisme avec le projet de création d'une marina à proximité du cimetière du Mur, nous reprenons les pans de Mur de Berlin tout en laissant une trace physique sur le site afin d'assurer la pérénité de la mémoire de cette présence d'autrefois. L’emplacement de la base des murs est marqué en disquant la dalle de béton sur laquelle sont posés les murs et l’interstice entre ces différentes traces est laissée au bon vouloir de la nature qui développera spontanément un tiers paysage.
Les éléments de Mur récupérés sont ensuite acheminés à l’aide de ballasts jusqu’au site de l’East Side Gallery via le canal de Teltow.
Une fois sur place les vestiges du Mur sont mis en confrontation avec les fresques de l’East Side Gallery et ce, par phases d'une durée d'une semaine.
Le processus démarrerait le 01 Juillet pour finir aux alentours du 28 août, et par conséquent prendrait place en pleine période touristique dans le but de toucher un maximum de personnes.
De la confrontation naît le questionnement du sol pour tous et de la mémoire que véhicule (ou non) l’East Side Gallery.
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Notre projet ne remet en aucun cas en cause la légitimité de l'East Side Gallery en tant qu'oeuvre artistique mais bien son message, à ce lieu précis et au détriment, nous semble-t-il, d'un passé historique probablement encore fort tabou.
En apportant les éléments de Teltow usés par le temps, nous proposons une alternative à l'East Side Gallery et tentons de concillier l'Histoire du Mur et l'oeuvre artistique.
Ces éléments bruts du mur sont représentatifs de la brutalité qu’a été l’érection de la frontière entre l’Est et l’Ouest et ce sont eux qui doivent, selon nous, représenter le sol pour tous.
L'opportunité de marcher sur le Mur de Berlin renvoie inévitablement aux premières heures de sa chute et à cette engouement populaire qui a donné lieu à des centaines de photos devenues cultes, de personnes trônant sur cette frontière de béton.
En inter-changeant les éléments de mur nous ré-ouvrons la frontière et le message de libération, véhiculé par les fresques, est renforcé par le fait que nous pouvons maintenant marcher sur les éléments qui constituent cette frontière.
Aussi les fresques sont conservées et, dans le cas d'East Side Gallery, le mur ne devient plus qu’un support pour l’art.
Pendant l’entièreté de ce processus nous parasitons les panneaux de chantier qui se trouvent à proximité de l’East Side Gallery afin d’interroger le passant sur la privatisation de l’espace public ainsi que sur l’érection de mur dans notre société.
Nous les invitons à s'exprimer, tout comme vous, sur ce sujet afin d’alimenter la mémoire collective qui est diffusée à l’aide de nos réseaux sociaux et du monde numérique.
CONCEPT
